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Résister en dansant
Les rencontres comme à la maison
Résister en dansant
Jeu. 27 avr. - 19H00
Maison de la poésie

Retrouvez sur notre nouvelle chaîne Youtube les lectures de la soirée "Comme à la maison" du 27 avril 2023 et le lien sur l'entretien avec Béatrice Machet sur Montagnes en poésie

 https://youtube.com/@MAISONDELAPOESIETRANSJUR-si4ch

Tout être humain est un mélange, une conglomération aussi bien de langues que d'influences et d'habitudes. Écrire c'est affirmer la survie. C'est parler de la vie. Cette survivance est résistance. (Kimberly Blaeser)

Un peuple n'est pas vaincu tant que le coeur de ses femmes est combatif (proverbe cheyenne)  

Pour ouvrir la thématique 2023/24 Entrelacement du vivant

la bibliothèque associative de la Maison de la poésie convie les éditions des Lisières en présence de Maud Leroy, éditrice et Béatrice Machet , traductrice de l'anglais

Jeudi 27 avril  à 19h lors d'une rencontre Comme à la maison suivie d'un repas partagé
   

En choisissant de faire entendre la pensée indienne des peuples originels américains et la force subversive de leur poésie, arriverons-nous à ramener à la vie tout ce que le Monstre occidental a depuis longtemps entrepris de détruire ?

En invitant les Editions Les Lisières (Drôme provençale), mot qui dit la forêt, le tissu, la marge, mais aussi cet espace de biodiversité plus riche que les deux parties qui la bordent, la Maison de la poésie confirme sa volonté de s'affranchir des frontières pour accueillir les voix de celles et ceux qui l'ont peu. C'est aussi ce que poursuit l'éditrice Maud Leroy en publiant deux ouvrages bilingues très soignés d'auteur-e-s amérindien-ne-s traduit-e-s de l'anglais par Béatrice Machet. 

Mickael Wasson  (Autoportrait aux siècles souillés), une superbe poésie mémorielle contemporaine de la nation niimiipuu (Nez-Perçé), de son exil sanglant hors de l'isaho au XIXeme siècle aux internats d'acculturation forcée de ses enfants au XXeme siècle. Un de ces jeunes poètes état-uniens qui font aujourd'hui revivre avec volontarisme et brio les langages de leurs ancêtres amérindiens

Kimberly Blaeser (Résister en dansant)  descendante de la nation Anishinaabe – la deuxième plus grande communauté indienne composée de diverses tribus algonquiennes qui irrigue  sa poésie de  précisions politiques, de justesse humaine et de souffle combattant. Ecrivain, photographe et universitaire, Kimberly  a été poète lauréate du Wisconsin pour 2015-16.  Elle vit dans les bois et les zones humides du canton de Lyons, dans le Wisconsin, et pendant une partie de l'année, dans une cabane avec accès à l'eau près de Boundary Waters Canoe Area Wilderness dans le Minnesota, à la recherche de poèmes, de photos et de loutres de rivière, sa manière bien à elle d'être au monde. 

- Béatrice Machet a aussi publié des traductions de peuples natifs américains chez d'autres éditeurs dont elle nous parlera :    

Diane Glancy (Cartographie Cherokee), poète cherokee reconnue dont le travail est enseigné dans les universités aux Etats-Unis - Editions de l'Attente

Layli Long Soldier (Attendu que),  artiste siou oglala vivant au Nouveau Mexique  "une nouvelle étoile!" nous dit Diane Glancy - Editions Isabelle Sauvage

Comment la langue anglaise peut-elle être une arme à retourner contre l'envahisseur et le colon pour faire  entendre la pensée indienne?

Comment la langue ancestrale préservée et réactivée puis incorporée avec ruse et pertinence dans la langue du vainqueur, grâce à la poésie, peut retordre le monde?

Extrait de Kimberly Blaeser :

IKWE-NIIMI : RÉSISTER EN DANSANT 
365 clochettes en rangs sur ma robe
tournées par les mains d’une qui a déserté
pour fuir l’enseignement obligatoire délivré à Pipestone
430 kilomètres à regarder en arrière pour savoir si elle était poursuivie
se cachant pour éviter les punitions promises le jour
et sous la lune migrant comme ses cousins maang *
.
365 rubans tiennent les clochettes sur ma robe
bandes multicolores attachées et enfilées
cousues par les femmes rieuses de mon enfance,
femmes qui gagnaient 2 dollars et 25 cents
à coudre les tabliers décorées d’oies, des maniques,
leurs doigts enflés tapotaient un rythme à suivre en travaillant.
365 prières en cadence et tapes l’une sur l’autre
zaangwewe-magooday, robe-médecine ancienne
héritage argenté en forme de cône imitant la voix purificatrice de la pluie
145ème pow-wow** de la nation de White Earth ***
le poids de l’histoire anishinaabeg sur mon dos
une robe devenue légère grâce à la résistance : cette guérison est un art

* Mot du langage ojibwé (anishinaabeg ou chippewa) pour dire Plongeon huard,
oiseau migrateur allant jusqu’en Arctique et faisant partie du mythe de la création.
** Pow-wow : à l’heure actuelle, rassemblement tribal ou inter-tribal où les gens
se retrouvent, dansent les danses traditionnelles indiennes, chantent, pratiquent
certains rituels, affirmant ainsi leur attachement à leurs identités et à leurs cultures
amérindiennes.
*** Réserve anishinaabeg située dans le centre-nord du Minnesota aux États-Unis

Pour découvrir plus en détail les ouvrages proposés  et accéder au prêt en ligne, rendez-vous ICI 

                     

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